Discussion utilisateur:Mandrak/Laboratoire/Test1

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Modèle:Infobox Élection générale

Les élections législatives françaises de 1857 ont eu lieu, en France, les et afin de renouveler, pour la première fois, le Corps législatif du Second Empire, et d'élire donc sa deuxième législature. Ces élections au suffrage universel masculin se tiennent pendant la phase dite de « l'Empire autoritaire » avant la libéralisation progressive du régime au cours des années 1860. Marquées par les pressions du pouvoir, par la fraude électorale et par un taux d'abstention de plus d'un tiers des inscrits, elles représentent cependant la meilleure performance électorale du Second Empire : les candidats officiels recueillent plus de 90 % des voix, et dominent très largement la nouvelle chambre. L'élection suivante, en 1863, verra au contraire un recul des candidats bonapartistes.

Contexte historique[modifier le code]

Les élections législatives doivent en principe avoir en lieu l'année suivante, mais Napoléon III préfère écourter de 10 mois le mandat de la première législature issue des élections de 1852[1]. Il dissout donc le Corps législatif le [2]. Par ces élections, il veut ainsi montrer à la France et à l'Europe la popularité du régime[1]. Le ministre de l'intérieur, Billaut, déclare ainsi « Il faut à tout prix que les gens ne puissent dire, en France et en Europe, que le gouvernement impérial a perdu du terrain dans les masses[3] ».

Face aux candidats officiels, soutenus entièrement par les services du ministre de l'intérieur, l'opposition est morcelée, y compris au sein de chacun de ses formations politiques, qu'elle soit légitimiste, orléaniste ou républicaine. Les royalistes sont en effet peu actifs après la tentative infructueuse, faite à Frohsdorf en 1853, d'alliance des légitimistes et des orléanistes. Malgré tout, contrairement à ceux-ci, les légitimistes se prêtent au jeu électoral et présentent des candidats[1]. Au total, « l'opposition » toutes familles confondues présente au moins 1 candidat dans près d'un tiers des 267 circonscriptions[3].

Pour assurer la victoire des candidats officiels, le gouvernement n'hésite pas à faire pression sur les électeurs et à intimider les opposants[4]. Le jour du scrutin, la fraude est endémique ; le poète François Ponsard, candidat de l'opposition à Vienne, décrit ainsi le scrutin :

« Les maires, commissaires de police et gardes champêtres ont fait voter le bétail rustique comme ils ont voulu. On a arrêté les porteurs de mes bulletins et déchiré mes affiches ; on a pris mes bulletins dans la main et jusque dans les maisons des paysans en leur faisant toutes sortes de menaces ; on a promis aux maires des foires, des églises, des chemins et des secours pour les inondés de l'an dernier[5]. »

Résultats[modifier le code]

Analyse[modifier le code]

Malgré une abstention élevée (environ 3 000 000 de personnes, soit 35,5 % des inscrits[6]) qui s'explique entre autres par le refus des républicains et des orléanistes[1] de participer à ce qu'ils considèrent comme une mascarade, ces élections constituent le plus important succès électoral de l'Empire. Les candidats officiels remportent en effet 90 % des suffrages exprimés (presque 5 500 000 voix[6]), et ils sont 253 à entrer dans la nouvelle assemblée[3].

« L'opposition » se répartit entre républicains et d'autres candidats non soutenus par le régime. Ceux-ci, au nombre de 8 dans la nouvelle assemblée, sont en partie d'anciens candidats officiels et ne présentent aucun danger pour le pouvoir[3].

L'opposition républicaine[7] progresse dans les villes. Elle échoue de justesse à Lille et obtient un siège à Lyon[1]. À Paris, les républicains obtiennent 5 des 10 circonscriptions électorales, dans le centre et l'est[1]. Lazare Hippolyte Carnot, Michel Goudchaux et Louis Eugène Cavaignac sont élus mais refusent de prêter serment et ne peuvent en conséquence siéger.

Suite à cette progression relative de l'opposition républicaine, l'Empereur refuse de remettre en cause le suffrage universel comme le lui demande son entourage, en particulier le ministre d'État Achille Fould[1]. Faire voter les campagnes est en effet, à l'époque, un moyen sûr de contrer l'opposition républicaine majoritairement présente dans les villes, d'autant plus que les soutiens apportés aux candidats officiels permettent de biaiser nettement les résultats.

Résumé des résultats[modifier le code]

Parti Sièges
Bonapartistes, Candidats officiels 276[réf. nécessaire]
Républicains 5[1]

Résultats détaillés[modifier le code]

[[ Fichier:France Corps legislatif 1852.png|thumb|400px|Représentation graphique du Corps législatif élu en 1852.|alt=Diagramme en forme d'hémicycle indiquant la composition de l'assemblée élue, telle qu'indiquée déjà.]]

Résultats des élections législatives de 1852
Corps électoral
Inscrits 9 836 043 100 %
Votants 6 222 983 63,27 %
Abstentions 3 613 060 36,73 %
 
Résultats
Tendance Votes Sièges obtenus
Absolu Relatif Absolu Relatif
  Bonapartistes 5 218 602 86,55 % 253 96,9 %
  Opposition (dont :) 810 962 13,45 % - -
  Républicains - - 3 1,2 %
  Monarchistes - - 5 1,9 %

Élections complémentaires d'avril 1858[modifier le code]

À Paris, les républicains décident de présenter des candidats[1], et le directeur du Siècle, Léonor-Joseph Havin, impose aux côtés des « vieux » de 1848 des nouveaux qui acceptent de prêter serment s'ils sont élus[1].

C'est ainsi qu'aux élections complémentaires d'avril 1858, trois mois après l'attentat d'Orsini contre l'empereur et quelques jours après le vote de la loi de sûreté générale, les cinq députés républicains qui sont élus (Jules Favre, Ernest Picard, Jacques-Louis Hénon, Louis Darimon et Émile Ollivier qui est élu contre le candidat officiel Varin, grâce au désistement du républicain modéré Garnier-Pagès[8] – ces deux derniers à Paris) acceptent de prêter serment[9].

Notes et références[modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j Plessis 1979, pp. 190-191.
  2. Décret impérial du 29 mai 1852 portant dissolution du Corps législatif [lire en ligne].
  3. a b c et d Garrigues et al. 2007, p. 225.
  4. Garrigues et al. 2007p=225.
  5. Jacques Vier, La Comtesse d'Agoult et François Ponsard d'après une correspondance inédite, 1843-1867, vol. I, Paris, Armand Colin, (SUDOC 062324837) (cité par Plessis 1979, p. 190).
  6. a et b Plessis 1979, p. 209.
  7. Plessis 1979, p. 209, et Garrigues et al. 2007, p. 225, donnent 665 000 suffrages pour l'opposition. Cependant, Muel 1896, p. 204, donne le chiffre, très précis, de 571 859. On a choisi de privilégier le chiffre de Muel car son ouvrage se fonde sur les documents officiels que l'auteur a pu consulter (procès-verbaux des assemblées, journaux officiels), ainsi qu'il l'indique lui-même (Muel 1896, p. VI). Les sources sont en revanche d'accord pour le chiffre des candidats officiels.
  8. Notice biographie de Garnier-Pagès sur le site de l'Assemblée nationale
  9. Milza 2004, pp. 320-321.
  • Léon Muel, Précis historique des assemblées parlementaires et des hautes cours de justice en France : De 1789 à 1895 d'après les documents officiels, Paris, Guillaumin et Cie et A. Pedone, (BNF 34057644, lire en ligne)
  • Alain Plessis, De la fête impériale au mur des fédérés, 1852-1871, Paris, Le Seuil, .
  • Pierre Milza, Napoléon III, Paris, Perrin, coll. « Tempus », (réimpr. 2006).
  • Jean Garrigues (dir.), Éric Anceau, Jacques-Olivier Boudon, Olivier Chalines, Bastien François, Bernard Gainot, Alain Laquièze, Gilles Le Béguec et Nicolas Roussellier (préf. Jean-Louis Debré), Histoire du Parlement : De 1789 à nos jours, Paris, Armand Colin, coll. « Collection d'histoire parlementaire », , 515 p. (ISBN 978-2-200-35035-2, BNF 41003664).